Réseau Liberté-Québec à Montréal: une visite périlleuse

Éric Duhaime, cofondateur du RLQ avec Johanne Marcotte, a répété à l'émission Tout le monde en parle que le Québec est l'État le plus endetté et l'un des plus pauvres en Amérique du Nord.

Le débarquement du Réseau Liberté-Québec à Montréal s'annonce difficile, voire périlleux. Les organisateurs craignent que des gauchistes ne fassent du grabuge, lors du rassemblement qui se tiendra samedi, dans un grand hôtel montréalais.


Éric Duhaime, un des cofondateurs du Réseau Liberté, qui se veut l'incarnation de la «nouvelle droite» québécoise, a exprimé ses appréhensions, mercredi, lors d'un entretien téléphonique.

«Ce qui nous préoccupe, c'est la sécurité», a-t-il indiqué. Deux groupes s'organisent dans Internet pour manifester contre le rassemblement, où 500 participants sont attendus, a précisé M. Duhaime. Un des deux croit pouvoir regrouper 200 manifestants qui seraient «déguisés en néonazis», pour illustrer ce qu'ils pensent de la droite, «et arriveraient avec des slogans [prétendus] de la droite, complètement bidon.



«Si les protestataires sont con­tenus à l'extérieur de la salle, ce n'est pas un problème», a poursui­vi le commentateur et organisateur. «S'ils veulent entrer et faire le bordel, c'est autre chose.»

Pour l'instant, aucune menace précise n'est avancée. «Mais plus ils seront nombreux, plus il y a risque de dérapage.» À tout événement, le Réseau Liberté a «embauché des gardiens et renforcé la sécurité», a révélé M. Duhaime.

La réunion politique détonne avec un événement semblable, organisé à Québec, l'automne der­nier. Le Réseau avait attiré 500 sympathisants et à peine une quarantaine de contestataires.

Le contexte rappelle les difficultés qu'a toujours éprouvées l'Action démocratique du Québec (ADQ), proche de la philosophie animant le Réseau Liberté, sur l'île de Montréal, a convenu le cofondateur du groupe. «C'est sûr qu'il y a plus de résistance à nos idées à Montréal. La gauche est plus structurée et plus dominante.



«Et ce n'est pas surprenant, a-t-il poursuivi. Des gens qui élisent un Amir Khadir, seul député de Québec solidaire, «ou des partis très à gauche» ne peuvent être que montréalais, a-t-il suggéré.

«Nous voulons juste nous réunir et débattre d'idées», a soulevé M. Duhaime, qui a été un des conseillers de Mario Dumont lorsque ce dernier était à la tête de l'ADQ. «Quand les syndicats font des congrès, il n'y a personne qui va se camper devant eux pour les empêcher de se réunir! La nouvelle droite ne pourra pas progresser tant et aussi longtemps qu'il n'y aura pas de débat public. Éric Duhaime a déploré que des militants veuillent «bâillonner» ceux que ne pensent pas comme eux.

«Nous dérangeons»

Mais après réflexion, il y a vu un certain avantage. «On voit ça négativement, en ce moment. Mais c'est peut-être la rançon de la gloire. C'est aussi la preuve que nous dérangeons, à un certain point, et que des gens de la gauche radicale ont peur de nos idées. C'est peut-être le prix à payer pour sortir des sentiers battus. Nous, nous ne som­mes pas un parti politique. Nous n'avons pas de votes à aller chercher.»

M. Duhaime a indiqué que les con­férenciers, dont la chef du nouveau parti albertain, le Wildrose Allian­ce, Danielle Smith, ont été mis au courant qu'il y a des contestatai­res. Aucun ne s'est désisté. La semai­ne dernière, un cocktail orga­nisé à Montréal a été déplacé, en raison du mouvement de protestation.

Le Réseau Liberté ne déteste pas la controverse. Son colloque a été programmé pour le 16 avril, durant la fin de semaine où le Parti québécois tient aussi son congrès, à Montréal.