Dans son local de Place Québec, Gilles Maheux travaille six jours par semaine depuis deux mois pour réaliser sa maquette. «Là, c'est la course contre la montre», dit-il, parce qu'il ouvre l'exposition au public dès le 28 novembre. «C'est très long. Il y a des millions de briques là-dedans, ç'a pas de bon sens!»
À moins de trois semaines de l'inauguration, déjà, on s'y croirait presque tellement la maquette est fidèle à la réalité. Les principaux édifices ont pris forme : l'hôtel du Parlement, l'édifice André-Laurendeau, l'édifice Marie-Guyart, l'hôtel Hilton, le centre des congrès, Place-Québec...
Le plus gros défi? «Le parlement, c'est de l'ouvrage!» répond sans hésiter l'ingénieur du miniature. Les immeubles les plus complexes du point de vue architectural sont évidemment les plus complexes à reproduire.
Les projets du genre sont plutôt rares au Canada. Mais «en Amérique du Nord, t'as beaucoup de Legolands [villages Lego] qui existent. Celui-là, ça va être un peu une réplique d'un Legoland intérieur, miniature, mais ce sera le seul à être illuminé», se félicite M. Maheux.
Si le concepteur hésite à parler de Lego, c'est que son village est plutôt construit en Mega Bloks, le compétiteur québécois de Lego. Et comme Mega Bloks n'a pas de village, à l'instar de son compétiteur, l'entreprise s'est intéressée au projet de M. Maheux et lui fournit les blocs à prix réduit. N'empêche,«ça va coûter une fortune : de 35 000 à 40 000 $», souligne-t-il.
Entrée à 5 $
Gilles Maheux veut tester l'intérêt des gens de Québec et des touristes pendant le temps des Fêtes. «Quand tu vas au Legoland Discovery Center à Chicago, ça coûte à peu près 20 $ pour entrer. Et les maquettes ne sont pas illuminées! Moi, je charge 5 $, juste pour voir si les gens vont aimer ça. Après ça, si ça va bien, on va tripler la grandeur.»
La salle adjacente est déjà prête à accueillir Las Vegas, Dubaï et les autres concepts que M. Maheux a en tête, dont Ludovica, une ville où les citoyens pourront s'inscrire pour «habiter» dans un immeuble miniature.
Le rêve du père de famille a refait surface lorsqu'il a offert un cadeau à son fils de six ans, il y a quelques années. «Je me suis dit : "Tiens, je vais acheter un kit de construction à mon jeune; on va faire un petit McDo ensemble". Il manquait des pièces... Je suis retourné chercher des pièces. Ensuite, je me suis dit "Me semble que ce serait le fun de construire autre chose! Là, je repars, comprends-tu!»
Entre le père et le fils, qui en redemandait? «C'est le père!» concède le bricoleur.
Il a commencé à travailler sur la maquette de Québec en mars, mais rapidement, le projet a pris beaucoup de place.
«En septembre, j'ai quitté mon emploi. Je pense que, dans une vie, si tu veux réaliser un rêve, il faut que tu fasses des sacrifices», philosophe M. Maheux, qui envisage maintenant de gagner sa vie avec sa passion.