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Malgré la controverse, la Fédération des femmes du Québec et sa présidente ont choisi de garder la capsule en ligne. La vidéo présentait une mère disant : «Avoir su qu'en donnant la vie, j'allais fournir de la chair à canon, je n'aurais peut-être pas eu d'enfants.» Elle visait à dénoncer le recrutement dans les écoles. Cela avait choqué une mère de Loretteville, Céline Lizotte, dont le fils soldat a perdu la vie en Afghanistan. «Je le prends comme une attaque personnelle», avait confié au Soleil Mme Lizotte.
Alexa Conradi était à Québec, jeudi, pour participer à une manifestation menée devant le parlement par la Marche mondiale des femmes (MMF), dont elle est aussi porte-parole. Elle se dit sensible au désarroi des mères qui vivent cette situation.
«Nous sommes vraiment désolées de la souffrance que ça a pu donner à des femmes qui ont perdu leurs enfants. Ce qu'on veut dire par contre, c'est que c'est à l'armée canadienne qu'il faut demander des comptes. C'est l'armée canadienne qui est en train de faire ce recrutement [dans les écoles] en ce moment. C'est elle qui entraîne ce problème, ce ne sont pas les mères elles-mêmes. Nous ne voulions pas viser les mères.»
La ministre de la Condition féminine, Christine St-Pierre, a aussi réagi jeudi à la diffusion de la capsule et à la controverse qu'elle a soulevée. «Je donne un appui inconditionnel aux militaires, aux hommes et aux femmes qui donnent leur vie en Afghanistan pour la démocratie. J'ai beaucoup de respect pour eux et, pour moi, ils ne sont pas de la chair à canon», a-t-elle indiqué au Soleil.
Par ailleurs, à quelques jours de la Marche mondiale des femmes, qui aura lieu du 12 au 17 octobre, les militantes ont voulu jeudi presser le gouvernement d'agir et de répondre aux demandes formulées le 5 mars dernier. «Il y a un effritement de l'égalité en ce moment. Les conditions de travail des femmes sont de plus en plus précaires. Et le gouvernement questionne l'équité salariale en abolissant la Commission sur l'équité salariale», a indiqué la présidente.
Publicités sexistes
Elle s'attaque aussi aux publicités sexistes qui «envahissent l'espace public» ainsi que le recrutement militaire dans les écoles.
La ministre St-Pierre a rencontré jeudi les représentantes du mouvement des femmes pour discuter des revendications du groupe. Christine St-Pierre a indiqué au Soleil avant la rencontre qu'elle défendrait le bilan de son plan d'action 2007-2010 en condition féminine. L'augmentation du salaire minimum, l'aide à la procréation assistée, les actions pour l'accès des femmes monoparentales à bas revenu au logement social sont des exemples de bons coups du gouvernement, a-t-elle énuméré.
Les réponses de la ministre n'ont cependant pas satisfait les membres de la MMF, qui affirment n'avoir reçu «aucune réponse concrète».
«La ministre ne répond pas aux demandes de la Marche mondiale des femmes. Elle se cache derrière une commission parlementaire qui aura lieu dans plusieurs mois», a dit Alexa Conradi par voie de communiqué en fin de journée.