C'est ce qu'on doit comprendre des propos tenus par la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, depuis deux jours à l'Assemblée nationale. Elle-même a parlé d'«environ 50 000» nouveaux immigrants.
Pour obtenir un chiffre plus précis, il faut se tourner vers la «planification triennale de l'immigration 2008-2010», dévoilée en 2007. Ce plan sera prolongé d'une année, et c'est l'objectif de 2010 qui devrait être reconduit.
La ministre Weil le confirmera à l'Assemblée nationale d'ici le 1er novembre.
Si le niveau d'immigration devait être modifié de façon significative (à la hausse ou à la baisse) au cours des prochaines années, il ne le serait qu'à l'issue des prochaines consultations publiques, a confié la ministre.
Ces consultations se dérouleront le printemps prochain. Elles déboucheront sur l'adoption d'un nouveau plan triennal, qui couvrira les années 2012, 2013 et 2014.
L'année 2011, avec ces près de 55 000 immigrants, en sera une de transition, donc.
Constat sévère
Pour l'année en cours, tout indique que le Québec accueillera déjà bel et bien entre 52 400 et 55 000 immigrants.
En 2007, le gouvernement Charest a décidé d'augmenter de 20 % les cibles à atteindre en matière d'immigration. Elles ont toutes été respectées jusqu'à présent. En 2008, 45 198 immigrants se sont installés au Québec. Ils étaient 49 489 l'an dernier.
En mai, le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, a toutefois lancé une importante mise en garde au gouvernement. Il a soutenu qu'il ne connaît pas la capacité réelle d'accueil du Québec et qu'il évalue mal le dossier personnel d'un immigrant sur deux.
Existe-t-il un lien entre ce constat sévère et le retard du Ministère à produire son prochain plan triennal?
Dans une communication officielle, le Ministère affirme vouloir «se donner le temps de mieux suivre l'évolution de l'économie québécoise depuis la crise financière mondiale et la situation de l'emploi des personnes immigrantes».
Le chef de l'Action démocratique du Québec, Gérard Deltell, a déjà indiqué qu'il faut, pour favoriser une meilleure intégration, revenir au niveau d'immigration de 2006, soit environ 10 000 personnes de moins par année.