Après la fête de la Reine et des Patriotes... la fête des Hurons!

Konrad Sioui, grand chef de la nation huronne wendat, est fier que l'on célèbre pour la première fois la fête des Hurons, le 24 mai.

Pour la première fois lundi, la nation huronne-wendat a décrété symboliquement le 24 mai comme étant le jour de la fête des Hurons, afin de commémorer les 20 ans de l'arrêt Sioui. Le 24 mai 1990, ce jugement de la Cour suprême du Canada a validé à l'unanimité un traité de 250 ans reconnaissant aux Hurons leurs droits ancestraux de l'occupation du territoire.


Désormais, cette fête coïncidera avec celles de la reine au Canada et des patriotes au Québec, le lundi qui précède le 25 mai de chaque année. Cependant, elle n'est pas reconnue par la Loi sur les normes du travail au même titre. Le Conseil n'a déposé aucune demande en ce sens et qu'importe au grand chef Sioui.

«On le fait sans que ce soit formel et, pour nous, cette fête n'a pas moins de valeur. Ça doit être célébré, d'autant plus que cette date est déjà un congé férié», a déclaré au Soleil Konrad Sioui, le grand chef du Conseil de la nation hurone-wendat. «Prendre cette date et l'affirmer comme la fête des Hurons, c'est l'expression de notre capacité à passer nos lois et à nous gouverner en quelque sorte», a-t-il ajouté.



Un bel accueil

Le 17 mai, M. Sioui et les huit chefs au Conseil de la nation ont voté à l'unanimité la proposition, très bien accueillie par l'assemblée publique. «Les gens sont extrêmement contents de partager ce moment de joie qui confirme le traité. Ça crée un sentiment de fierté, d'honneur et d'appartenance», a précisé le grand chef qui songeait à cette initiative depuis un an.

Cette nouvelle fête représentait aussi l'occasion pour cette nation de réaffirmer l'importance qu'elle accorde à son territoire. «Nous encourageons toutes les nations en négociations de territoire, comme les Innus, mais on leur demande aussi de respecter le nôtre et de ne pas empiéter dessus», a déclaré M. Sioui.

Même si la fête visait aussi à commémorer le traité de Longueuil de Murray du 5 septembre 1760, la date importante à retenir demeure le 24 mai pour le Conseil. «Ce n'est pas tout le monde au Canada qui réussit ce que nous avons réussi. Cet arrêt a confirmé nos droits historiques et ancestraux. Pour nous, c'est une reconnaissance de nos valeurs et de notre spiritualité», a conclu Konrad Sioui.