Ville équitable: Québec passe son tour

chaque tranche de 10 000 habitants afin d'obtenir la reconnaissance de Transfair Canada. Pour les restaurants, le ratio est d'un pour 20 000 habitants.

La ville de Québec ne sera pas officiellement équitable. Du moins pas à court terme.


En septembre, Plan Nagua demandait au conseil municipal d'adopter une résolution appuyant la candidature de Québec en vue de l'obtention du titre convoité de ville équitable. L'objectif était de devenir la deuxième - et la plus grosse - ville québécoise reconnue par TransFair Canada, l'organisme qui certifie aussi le chocolat, le café et le coton.

Seule La Pêche, en Outaouais, faisait alors partie de la courte liste des six villes canadiennes équitables. Mais depuis, cinq noms se sont ajoutés, dont Neuville, dans Portneuf, et l'arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal.



Après sept mois de réflexion, Québec a signifié à Plan Nagua qu'elle n'embarquerait pas dans l'aventure, car trop de projets en lien avec le développement durable sont déjà en cours. Les choix se font «en fonction des efforts à consentir versus les résultats probants»; il a été jugé plus opportun de privilégier d'autres domaines environnementaux, a fait savoir la direction générale, qui donne l'exemple de la protection de l'eau potable.

Dans le cas qui nous occupe, il suffisait pourtant d'adopter une résolution d'appui, de déléguer un élu sur un comité de suivi et de s'engager à ne servir que du café, du thé et du sucre équitables lors de réunions et d'activités municipales. Or, cela est déjà pratique courante à l'hôtel de ville.

«En tant que responsable du projet, je suis évidemment déçue, mais en tant que citoyenne, je comprends qu'on ne peut pas être de toutes les causes», a réagi avec philosophie Sophie Michaud, chargée de projet pour le programme d'éducation chez Plan Nagua.

Même si le momentum de l'automne ne reviendra pas, son organisation continuera de faire la promotion du commerce équitable auprès des consommateurs, des commerçants et des restaurateurs locaux. Pour une ville de la taille de Québec, il faut au moins un magasin de détail vendant minimalement deux produits équitables pour chaque tranche de 10 000 habitants afin d'obtenir la reconnaissance de TransFair Canada. Pour les restaurants, le ratio est d'un pour 20 000 habitants. Dans un cas comme dans l'autre, l'objectif était atteint au moment de préparer la candidature.



«On reviendra ensuite vers la Ville» pour une reconnaissance officielle, prévient Mme Michaud, qui ne jette pas l'éponge.