«Les chiffres seraient un peu plus bas ici, mais on suit cette tendance au Canada», confirme Claude Martineau, vétérinaire à l'Hôpital vétérinaire Daubigny à Québec. «L'obésité est le plus gros fléau chez les animaux actuellement», précise-t-il.
Selon l'étude, le nombre de chiens et de chats avec un surplus de poids a augmenté respectivement de 2 % et de 5 %, de 2007 à 2009. L'obésité affecte davantage les chats avec un taux de 21,6 %, contrairement au meilleur ami de l'homme avec un taux de 8,6 %.
En excluant les problèmes médicaux, la suralimentation représente la cause principale d'obésité chez les animaux, comme chez les humains.
«Pour beaucoup de maîtres, le bonheur de leur animal passe par son estomac», affirme Martine Brault, vétérinaire à la Clinique vétérinaire Duplessis. «Non seulement ils ont de la difficulté à calculer les bonnes portions, mais plusieurs abandonnent devant un animal harcelant qui fait les yeux doux.»
Responsabilité
Ces maîtres qui manquent de fermeté et de volonté sont pourtant les premiers responsables de l'alimentation de leur animal. «Nous avons le contrôle. Les animaux sont à notre merci. Un animal va demeurer obèse si on le laisse aller et que nos comportements pour le nourrir restent les mêmes», mentionne M. Martineau. Le vétérinaire suggère donc une quantité de nourriture adaptée au poids de l'animal, en plus d'une alimentation faible en sel, en sucre et en gras.
«Les gâteries constituent aussi une grande part du problème, souligne-t-il, mais on ne peut pas les exclure. Un maître veut récompenser son animal.» C'est pourquoi M. Martineau conseille simplement d'inclure leur apport calorique dans le régime de Fido et de Félix.
Des conséquences néfastes
Selon les deux vétérinaires, un excès de poids est réversible, mais l'obésité est une pathologie et les conséquences peuvent être très néfastes pour les animaux. Obèse, le chat risque de souffrir surtout de diabète. Le chien, lui, souffrira surtout de problèmes articulaires et de déchirements des ligaments. L'un comme l'autre pourraient aussi développer de l'arthrose. Enfin, l'obésité chez ces animaux diminue même leur longévité, parfois de deux à trois ans.
La meilleure façon de prévenir cette menace demeure donc un suivi chez le vétérinaire. «Beaucoup de chats, par exemple, restent dans la maison, alors je ne les revois que vers sept ou huit ans. C'est difficile de les faire maigrir à cet âge-là», note Mme Brault. Elle conseille donc de respecter l'examen de santé annuel chez un vétérinaire près de chez vous.