M. Brunet explique que l'Ordre des infirmières du Québec soutient qu'il n'y a jamais eu autant de nouvelles diplômées dans la province. Celles-ci ne seraient simplement pas attirées vers le réseau public. Il ajoute que celles qui osent y aller, le font pour des conditions qui ne motivent pas à y rester.
Le président du Conseil avance que dans les dernières années, 2000 nouveaux gestionnaires ont fait leur entrée dans le réseau de santé public, tandis que beaucoup moins de postes permanents d'infirmières ont été créés. De l'avis de Paul Brunet, «lorsqu'il y a pratiquement autant de ressources pour gérer le réseau que pour soigner», il y a lieu de se poser des questions.
Le président du Conseil pour la protection des malades ajoute que la pénurie de médecins est plus criante. Il rapporte que les autorités du ministère de la Santé prétendent toutefois que les cohortes de futurs diplômés pourraient suffire à combler les manques d'ici 2015. Cela dit, souligne M. Brunet, encore faut-il que ceux-ci choisissent alors le réseau public.
Sit-in à Pierre-boucher
Après celles de l'hôpital Charles-Lemoyne, samedi, c'était au tour des infirmières de l'hôpital Pierre-Boucher, aussi situé à Longueuil, de refuser de travailler dimanche soir.
Ainsi, cinq infirmières des soins intensifs de cet établissement ont entamé un sit-in, en soirée, pour dénoncer le manque de personnel. Mais même si elles refusaient d'effectuer leurs tâches de travail, elles se trouvaient néanmoins à l'intérieur du bâtiment. Selon le réseau LCN, il manquait trois infirmières dans ce service en soirée. Malgré cela, les soins aux patients ne devaient pas être affectés.
Par ailleurs, tout était rentré dans l'ordre à l'hôpital Charles-Lemoyne, dimanche, puisque les infirmières du quart de soir, soit de 15h15, sont entrées en poste après avoir reçu l'assurance qu'elles ne feraient pas de temps supplémentaire. Samedi, des infirmières de cet hôpital avaient refusé d'entrer au travail afin de protester, elles aussi, contre le manque de personnel.
Ce n'est qu'à 21h que les protestataires avaient accepté de rentrer après avoir obtenu la garantie du Conseil des services essentiels qu'elles auraient des remplaçantes pour poursuivre les tâches à la fin de leur quart de travail, à minuit. Les infirmières de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal, et celles du Haut-Richelieu à Saint-Jean avaient déjà exercé de tels moyens de pression.