Le Chili secoué: vent d'inquiétude au sein de la diaspora

Elena Carmona, sa belle-soeur Nelly et sa fille Émilie ont regardé la télévision pour avoir les nouvelles de dernière heure sur le séisme. Internet leur a aussi permis d'avoir des nouvelles de leurs proches.

Le tremblement de terre qui a frappé le Chili la nuit dernière a semé un vent d'inquiétude chez la diaspora chilienne de partout dans le monde, tout comme chez deux familles originaires de ce pays qui habitent le secteur Charlesbourg.


Elena Carmona et Emilio Romero ont immédiatement tenté d'appeler leur famille respective dès qu'ils ont appris qu'un séisme était survenu dans leur pays natal. Mais comme les systèmes de communication par téléphone ont été lourdement endommagés, ils ont dû se rabattre sur Internet et les sites de discussion en ligne pour prendre des nouvelles de leurs proches, dont la majorité habite la capitale, Santiago.

Même s'ils n'ont pas pu parler directement avec leurs frères, soeurs et parents, des discussions en ligne entretenues avec des cousins et par personnes interposées leur ont permis de savoir que leurs proches se portaient bien.



«Mais bon, Internet a ses limites», explique M. Romero, qui a fui la dictature d'Augusto Pinochet pour s'installer au Canada avec sa conjointe Elena, au milieu des années 70. «Je serai vraiment rassuré quand je pourrai parler directement avec des membres de ma famille au téléphone.»

Pour sa part, Nelly Carmona a eu la chance de discuter au téléphone quelques minutes avec une de ses soeurs qui vit dans le quartier La Cisterna, à Santiago. Plusieurs autres membres de sa famille directe habitent ce secteur, qui a bien résisté au tremblement de terre.

«Quand je lui ai parlé, elle m'a dit que les nouvelles étaient bonnes pour tout le monde», ajoute Mme Carmona, elle aussi arrivée avec son mari à Québec au cours des années 70. «Ma soeur m'a dit que les secousses avaient été fortes à Santiago, mais que sa maison et les autres du quartier étaient restées debout.»

La fille de M. Romero, Émilie, a pu clavarder avec un cousin qui vit à Viña del Mar, une communauté très prisée par les touristes située sur la côte Ouest, à quelque 500 kilomètres au nord de Concepción.



«Il m'a dit que la majorité des immeubles de Viña del Mar s'étaient effondrés ou étaient lourdement endommagés, raconte Émilie. Le bloc appartements de mon cousin est à terre et il a dû se réfugier chez un ami. Immédiatement après la première secousse, mon cousin a vu plusieurs centaines de personnes aller se cacher dans les montagnes, par crainte de nouvelles répliques.» M. Romero rappelle que les normes de construction au Chili prévoient que les édifices et autres infrastructures devront se frotter à des tremblements de terre. «Malgré tout, il y a des viaducs construits il y a moins de cinq ans qui sont tombés.»

Secousses habituelles

Au Chili, les tremblements de terre font littéralement partie de la vie quotidienne, tellement il y en a au cours d'une année.

«À l'école, on apprend aux enfants quoi faire quand il y a des tremblements de terre. À la longue, on apprend qu'il ne faut pas s'en faire avec les petites secousses. On continue alors à vaquer à nos occupations. Mais quand ça dépasse 30 secondes, il faut sortir au plus vite de l'édifice où on se trouve.»

 

Violents séismes



22 mai 1960 : un séisme de magnitude 9,5 dans le sud du Chili, suivi d'un tsunami, fait 1715 morts.

27 mars 1964 : un séisme de magnitude 9,2 dans le détroit du Prince-William (Alaska), suivi d'un tsunami, fait 128 morts.

13 août 1868 : un séisme de magnitude 9 à Arica (Pérou alors, Chili aujourd'hui) engendre des tsunamis qui font plus de 25 000 morts en Amérique du Sud.

26 décembre 2004 : un séisme de magnitude 9 au large de Sumatra engendre un tsunami. Il y aura 226 000 morts dans 12 pays, dont 165 700 en Indonésie.