Les planètes s'alignent enfin

À l'autre bout du fil, Glenn Kelly ne cache pas son enthousiasme. «Les planètes commencent à bien s'aligner pour nous», lance le président et chef de la direction de CO2 Solution.


Depuis 1997, l'entreprise de Québec a investi près de 20 millions $, principalement en recherche et développement, pour mettre au point sa technologie permettant la capture du gaz carbonique. Douze ans plus tard, elle attend toujours la vente de son premier appareil.La traversée du désert de CO2 Solution est peut-être sur le point de prendre fin à la suite de la décision des gouvernements des États-Unis et du Canada de forcer les entreprises à réduire les émissions des gaz à effet de serre.Hier, la société de Québec a appris une bonne nouvelle. Les autorités américaines viennent de lui accorder le feu vert pour l'utilisation de l'anhydrase carbonique pour la capture du gaz carbonique provenant des centrales thermiques.L'anhydrase carbonique est un enzyme qui permet de capturer le CO2 et d'accélérer sa transformation et ce, à des coûts moins élevés que les procédés traditionnels. «L'obtention de ce brevet protège notre technologie, qui suscite l'intérêt de nos compétiteurs depuis plusieurs mois», indique M. Kelly, pas peu fier d'avoir doublé la concurrence.Au cours de la dernière année, CO2 a décroché trois autres brevets liés à l'utilisation de l'anhydrase carbonique en milieu industriel.«Ces brevets enrichissent notre portefeuille de propriété intellectuelle déjà bien pourvu en capture du carbone à base d'enzymes à un moment où l'industrie recherche de plus en plus de nouvelles méthodes de capture du CO2 qui sont plus efficaces que la technologie existante», fait remarquer Glenn Kelly en rappelant que CO2 Solution avait récolté 17 brevets depuis sa fondation. Dix-huit autres demandes de brevet sont toujours à l'étude par les autorités compétentes de divers pays.Autre élément réconfortant pour l'entreprise de Québec : la récession qui a fait mal à ses clients potentiels tire à sa fin.La relance de l'économie et les 2,4 milliards $US allongés par Barack Obama pour aider au captage du CO2 apporteront de l'eau au moulin de l'entreprise qui prévoit investir 30 millions $ au cours des trois prochaines années pour continuer de peaufiner sa technologie.À la Bourse de Toronto, le titre de CO2 Solution (TSX de croissance : CST) valait hier 0,19 $.gleduc@lesoleil.com