Récidivistes à toute allure

La leçon n'a pas servi pour 90 conducteurs québécois qui ont écopé en 2009 d'une... deuxième suspension de leur permis de conduire à l'intérieur de la même année et toujours pour grand excès de vitesse!


«La suspension du permis lors d'une première récidive est de 30 jours. Les contraventions et les points d'inaptitude augmentent aussi en conséquence», a précisé au Soleil Gino Desrosiers, agent de relations médias à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ).Récemment, un jeune conducteur de 18 ans de Rimouski a été intercepté roulant à 176 kilomètres à l'heure dans une zone de 70 km/h, ce qui lui a valu 24 points d'inaptitude. Quelques jours auparavant, au Saguenay, un autre conducteur de 18 ans filait à 192 kilomètres à l'heure dans une zone de 90 km/h sur la route 175.La perte de points d'inaptitude pour les grands excès de vitesse, selon la loi en vigueur depuis l'an dernier, varie de 6 à 30 points.Ces «amateurs» de la haute vitesse sur route sont toutefois relativement peu nombreux puisque, pour les neuf premiers mois de 2009, on dénombre 8800 suspensions de permis, la plupart enregistrées pour conduite avec facultés affaiblies.Constats en hausseLe nombre de constats d'infraction pour ces grands excès de vitesse est en hausse de 3 %, de 10 995 à 11 300 (305), selon les données de la SAAQ pour des périodes comparables de neuf mois en 2008 et en 2009.Les infractions les plus nombreuses (70 %) ont été commises dans des zones de 60 km/h ou moins.Il y a trois catégories de grands excès de vitesse : dépasser de 40 km/h ou plus (dans une zone de 60 km ou moins), de 50 km/h ou plus (zone de 60 km ou plus) et de 60 km/h ou plus (zone de 100 km/h).Pour ces contrevenants, la facture est aussi salée lorsque vient le temps de renouveler leur permis de conduire.Le coût du permis de conduire est alors multiplié par cinq, passant de 72 $ à 333 $ si le dossier d'un conducteur est grevé de 15 points d'inaptitude au cours des deux années qui précèdent ce renouvellement.L'assurance privéePour ce qui est des assurances relevant du secteur privé, le Bureau des assurances du Canada (BAC) préfère parler de cas d'espèce.«Ces grands excès de vitesse ont une incidence sur le coût de l'assurance puisque le dossier de conduite est l'un des éléments pris en compte par l'assureur lors du renouvellement de leur assurance. Je ne peux pas dire qu'il y aura un impact de tel ou tel pourcentage sur le coût de l'assurance. C'est du cas par cas. L'impact financier peut aussi varier d'un assureur à l'autre car chaque assureur est responsable de sa tarification. L'assureur demande, entre autres, si le permis a été suspendu ou révoqué», précise Alexandre Royer, porte-parole du Bureau d'assurance du Canada (BAC).La situation est toutefois différente s'il s'agit d'un concours de vitesse entre deux véhicules.«Le contrat d'assurance peut être refusé à un automobiliste qui fait une course avec un autre véhicule dans une épreuve de vitesse avec perte de contrôle et dommages. [...] Pour nous, l'introduction des grands excès de vitesse constitue du nouveau comme les règlements sur l'interdiction du téléphone cellulaire au volant et le radar photo», dit le porte-parole du BAC.