Tolérance zéro

La Commission scolaire des Phares (CS) prend les grands moyens pour contrer l'usage de drogues et d'alcool sur les lieux de travail parmi ses 1450 employés.


À compter du 1er janvier, dans cette commission de 8500 élèves de Rimouski et Mont-Joli, ce sera la tolérance zéro pour les situations à risques. «On me dit à la direction des ressources humaines qu'il s'agit de la première politique du genre dans une commission scolaire au Québec. Nous nous sommes inspirés de politiques existantes dans des municipalités ou des entreprises pour rédiger notre plan. Il faut assumer nos responsabilités comme employeur compte tenu que nous travaillons avec des personnes d'âge mineur», affirme Jacques Poirier, directeur général de la CS des Phares qui se défend de se lancer dans «une chasse aux sorcières».La politique, adoptée à l'unanimité lundi soir par le conseil des commissaires, vise autant le personnel clérical, les cadres, les enseignants que les sous-traitants, les fournisseurs, les stagiaires, même les bénévoles.Les situations à risque sont décrites comme étant, par exemple, le travail en présence de personnes mineures, la manipulation de produits dangereux, la conduite d'un véhicule, le travail dans des installations sportives, les activités et les sorties étudiantes avec des élèves. La distribution, la vente illégale et le trafic de drogues sont des motifs de congédiement. Des tests de dépistage pourraient être demandés aux personnes suspectées d'avoir consommé de la drogue ou de l'alcool.«Ce n'est pas qu'il y a eu beaucoup de cas, mais il y a eu des cas comme dans toute organisation. Des membres de notre personnel ont aussi vu des situations qui ont été soumises à la direction de l'école. Mais ce ne sont pas des cas extrêmes qui nous ont menacés à travailler sur cette politique depuis un an», note le dirigeant de la CS des Phares.Un programme d'aide au personnel fait partie de l'approche préventive de cette politique qui cible aussi la «consommation excessive» de médicaments.La CS demande à tout membre du personnel, témoin d'une infraction grave ou d'un geste illégal, d'en informer les autorités scolaires. «Une question de responsabilité», précise M. Poirier. La CS n'a pas précisé si un élément déclencheur a conduit à l'adoption de cette politique.Les autorités scolaires procéderont d'abord par une enquête dont les conclusions pourront conduire à l'imposition de mesures disciplinaires jusqu'au congédiement. «Le congédiement ne concerne que les cas extrêmes. Il y aura des avertissements. Notre objectif n'est pas de coincer du monde, mais d'aider des personnes à s'en sortir avec notre aide. Et nous allons respecter les conventions collectives.»