La troisième série de tests de qualité de l'air réclamée par la Direction régionale de santé publique réalisée hier matin a rassuré les autorités. «Sur Boisseau, tout est rentré dans l'ordre. Il n'y a plus aucune lecture de gaz», dit Jacques Perron, porte-parole de la Ville de Québec.«Nous avions demandé trois séries de tests, car les maisons avaient été longuement ventilées depuis quelques jours. On voulait donc s'assurer qu'en revenant à des conditions normales il n'y aurait pas à nouveau présence de gaz. C'est pourquoi nous avons étiré la période d'échantillonnage», explique Pierre Lafleur, porte-parole de la Direction régionale de santé publique.Huit personnes de retour à la maison ont subi des tests sanguins parce qu'elles présentaient des symptômes plus sévères, comme des nausées et des maux de tête. Il est difficile de savoir avec certitude les risques qu'encourent ces gens, car on ne sait pas durant combien de temps ils ont été exposés au toluène et au benzène. «Aucune mesure n'a été prise par le passé. Nous n'avions que des données concernant les dernières séquences», continue M. Lafleur.Risques faibles«Ce que l'on sait avec certitude, c'est que dans les pires scénarios des gens ont été exposés à des concentrations de benzène qui allaient de 20 à 40 ppm pendant 24 heures. Or le maximum tolérable est de 0,5 ppm. En ce moment, les risques à long terme sur leur santé sont faibles, mais on ne peut pas dire qu'ils sont nuls», indique Isabelle Goupil-Sormany, médecin-conseil à la Direction régionale de santé publique.«Ce n'est jamais simple de porter un jugement sur ce type d'exposition environnementale, car on ne connaît pas avec exactitude la soupe chimique à laquelle ces gens ont été exposés. On leur a fait subir des tests sanguins pour voir s'ils auraient pu subir une exposition à bas bruit, c'est-à-dire de moins de 5 ppm. Car ce n'est qu'au-dessus de 5 ppm que l'on peut sentir les émanations», enchaîne Mme Goupil-Sormany.Les dangers pour la santé d'une exposition prolongée au benzène sont bien connus. Ils vont de l'anémie aplasique, qui se manifeste par une altération du fonctionnement de la moelle osseuse qui cesse alors de produire des globules rouges et blancs, jusqu'à la leucémie. Les effets néfastes du toluène ne sont pas bien connus. «Ce qu'il faut comprendre, c'est que c'est la durée de l'exposition qui compte. Plus longtemps on est en contact avec le benzène, même à faible dose, plus les risques de cancer augmentent», note Mme Goupil-Sormany.Les personnes faisant l'objet d'un suivi médical auront à subir un deuxième prélèvement sanguin dans un mois, puis un troisième dans trois mois. «On devra aussi prendre en considération leur consommation de cigarettes, dans lesquelles il y a du benzène. Une chose est sûre, ces gens ont été intoxiqués, ils ont été malades», continue Mme Goupil-Sormany.Fausse alerteUne nouvelle alerte aux gaz toxiques a été lancée peu avant 10h, hier, dans la rue Saint-Ignace, ce qui a forcé l'évacuation d'une quinzaine de personnes. Après vérification, aucun gaz dangereux n'a été décelé dans l'air et tous ont pu rentrer à la maison.Selon le porte-parole de la Ville de Québec, il est fort probable que les fortes odeurs senties par des résidants de deux maisons de la rue Saint-Ignace ont été causées par un déversement accidentel d'un produit hautement volatil, comme du Varsol (diluant à peinture) par exemple.«Du moment où ce genre de produit roule dans les égouts, il se promène n'importe où, a précisé M. Perron. Au début, les appareils ont détecté des gaz, mais on ne savait pas de quel gaz il s'agissait. On a donc fait sortir les gens. Des tests plus poussés ont montré que ce n'était pas des gaz dangereux. Les 10 résidences ont été vérifiées par un spécialiste de la qualité de l'air pour s'assurer qu'il n'y avait pas de danger. Tout était négatif.»fdenoncourt@lesoleil.com
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