La journée type d'un candidat n'a, à première vue, rien d'excitant : lever tôt, paperasse, courriels, entrevues, dîner, tournée de centres commerciaux, de centres d'accueil et d'entreprises, souper, porte-à-porte. Et la fin de semaine, que du porte-à-porte!Mais chacun a ses anecdotes... Jean-Thomas Grantham, jeune recrue du Renouveau municipal de Québec (RMQ), confie qu'il n'y a pas meilleur endroit pour rencontrer des électeurs que les abribus. Marie-Josée Savard, d'Équipe Labeaume, assure que le sort s'est acharné contre elle pour l'empêcher de faire sa tournée sous la neige, jeudi : panne d'électricité, bris de voiture, alouette. Et Marc Dean, du Défi vert, a dû faire un débat télévisé bourré d'acétaminophène, parce qu'il avait une otite aiguë.Gérald Poirier, un vétéran qui en est à sa sixième campagne, juge qu'il n'a jamais connu une période politique aussi excitante, et en attribue tout le mérite à Régis Labeaume. «C'est du jamais-vu, les gens sont spontanés, ils viennent vers nous. M. Labeaume est une vraie vedette... À la Maison O'Neill, un garçon de huit ans du Nouveau-Brunswick est venu lui demander un autographe!» raconte-t-il.Après s'être levé aux aurores, Yvon Bussières, candidat indépendant d'expérience dans le secteur Saint-Sacrement, fait une petite tournée de ses pancartes électorales - qu'il a déneigées vendredi matin - et se rend à la messe de 7h30. Il n'y a pas si longtemps, il piquait une tête dans sa piscine à 1 °C!L'entourage immédiat des candidats doit aussi plonger dans la campagne électorale. «La conjointe en prend pour son rhume!» résume Marc Dean, heureux père de deux ados - qui jouent au hockey - et d'un bébé. Comme il a conservé son emploi à temps plein, toutes ses soirées et ses fins de semaine sont occupées par la campagne. «Mes fils répondent au téléphone et prennent les messages et moi, j'interromps mon porte-à-porte le samedi pour aller les reconduire à l'aréna», raconte-t-il.Chez les Bussières, madame est organisatrice de campagne, fiston a pris les photos du père, installé devant un drap blanc accroché au buffet du salon, et son amie a fait le graphisme des pancartes. On a installé six tables dans le grand sous-sol pour les téléphonistes - des amis de longue date.Lors d'une discussion avec son équipe de campagne, Gérald Poirier a constaté qu'il était entouré des mêmes personnes qu'il y a 20 ans, à sa toute première campagne. «Ce sont les mêmes amis, fidèles et dévoués, mais plus vieux!» dit-il, avouant que le constat l'a bien fait rire.Les neveux et nièces de Suzanne Verreault, candidate dans Sylvain-Lelièvre, se sont presque arraché les pancartes à son effigie pour les disposer sur leur terrain. Le cas n'est pas unique... chacun affiche sa fierté lorsqu'un proche se présente.Pour les plus jeunes, c'est souvent les parents qui sont mis à contribution. Jean- Thomas Grantham a profité des conseils de son paternel, qui a longtemps été commissaire scolaire. «Haut comme trois pommes, je le suivais déjà partout pendant ses campagnes», se souvient-il. «Il m'a présenté ses contacts, il connaît tout le monde!» ajoute-t-il.La vocation municipaleL'avantage au palier municipal, c'est qu'un candidat peut rencontrer pratiquement tous les électeurs de son district. «Dans ma génération, on a perdu la notion de rencontre, l'esprit communautaire. Rencontrer des gens réceptifs, c'est rafraîchissant», remarque Marie-Josée Savard, une jeune entrepreneure qui mène sa première campagne.«Ce qui m'a toujours agacé en politique, ce sont les grandes lignes de partis et les débats vides où on oublie le citoyen. Au municipal, on est près des gens», allègue Jean-Thomas Grantham, qui a répondu à beaucoup de questions de ses condisciples en science politique à l'Université Laval, plus intéressés qu'on pourrait le penser par le monde municipal.«À Québec, nous avons un modèle politique unique qui fait envie à Montréal», rappelle Yvon Bussières, qui a passé de nombreuses années comme président du conseil municipal.jdesloges@lesoleil.com
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