«La politique fera en sorte qu'on se donnera un cadre légal à l'intérieur duquel on sera obligé d'évoluer, a indiqué M. Labeaume. Attention, on ne parle pas ici d'un plan d'action, mais d'un cadre contraignant pour nous et pour les administrations qui vont nous suivre. Pour en sortir, il faudra s'expliquer. La politique va déterminer de manière très précise les responsabilités de la Ville en matière d'immigration.»
Depuis 2004, Québec reçoit en moyenne 2000 nouveaux arrivants annuellement et présente un taux de rétention de 80 %. Ces chiffres font le bonheur de M. Labeaume, qui soutient néanmoins que la Ville devra à l'avenir prendre en charge au maximum ses politiques d'immigration, et cesser de se fier aux gouvernements fédéral et provincial. «Nous sommes le gouvernement le plus proche des citoyens. Faut qu'on s'occupe nous-mêmes de notre immigration. La politique va encadrer tout ça. Elle va nous forcer à investir dans l'accueil et dans l'intégration des immigrants, en établissant des critères selon les arrondissements, sur les façons de faire, etc.»
Des consultations
Il reste beaucoup de pain sur la planche avant d'accoucher de la politique, poursuit M. Labeaume. Des consultations devront avoir lieu. Le premier magistrat entend jumeler ce cadre légal à un plan d'action qui misera sur les jeunes, plus ouverts selon lui, pour faire bouger les mentalités. «Il faut miser aussi sur des figures connues issues des communautés culturelles, qui oeuvrent par exemple dans les milieux sportif et culturel. J'ai des noms en tête au Rouge et Or et chez les Kebs. Mais je ne peux pas vous les dire parce que je ne leur en ai pas encore parlé.»
À voir les sourires qui illuminaient les visages des quelque 150 nouveaux citoyens issus de 25 pays qui s'étaient massés hier soir dans la salle de réception de l'hôtel de ville, il était bien difficile de nier les bienfaits de l'immigration.