Pour l'année 2008, l'Institut de la statistique du Québec a enregistré 87 600 naissances, 500 de plus qu'en 2007. Dans la période «creuse», entre 2000 et 2004, on enregistrait à peine 72 000 naissances par année.
«Une partie de cette augmentation de 2008 est due au rattrapage. Depuis 1990, les femmes retardent leurs grossesses. Ces femmes de plus de 30 ans ont leurs enfants ces années-ci», explique Chantale Girard, démographe à l'Institut de la statistique du Québec.
Mais en même temps, la démographe constate une légère augmentation de femmes qui ont leurs enfants plus jeunes, dans la vingtaine. Normalement, les femmes qui commencent à avoir des enfants tôt en ont plus, selon la démographe.
«On commence à se dire que quelque chose se passe», fait Chantal Girard.
C'est dans les régions de la Côte-Nord (1,99), de l'Abitibi-Témiscamingue (1,98), de Lanaudière (1,96) et de la Chaudière-Appalaches (1,96) que le taux de fécondité est plus élevé. Il est au plus bas dans les régions urbaines de Québec et de Montréal (1,6). La région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine a connu l'augmentation la plus importante, le taux passant de 1,54 à 1,69 enfant par femme.
Chantal Girard n'ose avancer de raisons pour expliquer la hausse du taux de fécondité des Québécoises. Plusieurs causes peuvent entrer en jeu.
«Au moment du boum des naissances de 2006, par exemple, la conjoncture économique était favorable. C'était aussi la première année du programme de congé parental», souligne la démographe.
Les Québécoises sont-elles plus prolifiques que les Canadiennes? Impossible de le dire pour l'instant, les chiffres de Statistique Canada n'étant pas encore disponibles.
Cependant, en 2006, les Québécoises arrivaient au quatrième rang, devant l'Ontario. Cette année-là, c'est dans l'Ouest qu'on retrouvait les taux de fécondité les plus élevés.
Chez les Européennes, surtout celles du Nord, la tendance est aussi à la hausse du nombre d'enfants, souligne Mme Girard. En Scandinavie, en Norvège, en Islande, en Finlande, le taux de fécondité est de 1,8. Il est de 2,12 en France.
Mme Girard rappelle que le seuil de remplacement des générations est de 2,1 enfants par femme.