«Les choses n'ont pas beaucoup bougé depuis cinq ans. On veut l'application de nos recommandations, surtout celles concernant les hommes en instance de séparation. On veut que le ministère rende public le plan d'action qu'il nous a promis», dit Gilles Rondeau, président du Comité de travail en matière de prévention et d'aide aux hommes. Manque de ressources
M. Rondeau a envoyé une lettre au ministre Bolduc, lundi, dans laquelle il demande une rencontre dans les six prochaines semaines. Sa lettre a reçu l'appui de 98 organismes communautaires, des organismes qui s'intéressent à la réalité masculine surtout, et d'autres qui défendent la famille.
Le cas du Dr Guy Turcotte, accusé d'avoir tué ses enfants alors qu'il était en instance de divorce, illustre l'urgence d'agir du ministère et le peu de ressources existantes pour les hommes, selon M. Rondeau.
«La vie affective des hommes est souvent orientée exclusivement vers la conjointe. Quand il y a séparation, l'homme ressent un vide immense, ce qui la rend difficile à vivre. Beaucoup d'hommes en situation de séparation sont en désarroi et à risque d'un geste violent. Comme le Dr Turcotte. Les milieux d'intervention sont peu sensibilisés à la réaction des hommes et à leur façon d'exprimer leurs besoins», explique M. Rondeau.
Le professeur de l'École de service social de l'Université de Montréal, maintenant à la retraite, continue de travailler au sein d'un groupe de recherche sur la masculinité.
Rapport ignoré
Le gouvernement a mis du temps à réagir au dépôt du rapport en 2004, rappelle M. Rondeau. «Le ministère l'a finalement mis sur son site. Il a engagé un des collaborateurs de notre comité pour travailler sur un plan d'action pour appliquer nos recommandations. Mais il y a cinq ans de cela. Pas grand-chose n'a cheminé depuis. Nous irons donc à cinq pour demander au ministre de rendre public ce plan d'action», explique encore M. Rondeau.
Le rapport Rondeau proposait 16 recommandations, parmi lesquelles celles de mener des campagnes de sensibilisation sur les réalités masculines, de financer des recherches, et d'assurer une présence masculine dans les services de première ligne en santé, en services sociaux, en soins de la petite enfance, en éducation.